• Ces facettes souvent perverses de la résilience



    Que l'insouciance ait surplombé la bêtise candide d'ados en mal de figures tutélaires me semble un insoutenable raccourci pour expliquer la virée hasardeuse, qui aura définitivement dérivé la vie des familles concernées par ce drame.

    Je consens qu'il faille donner sa chance à la personne qui aurait su faire amende honorable au cours de sa détention, néanmoins il me paraît inéluctable de poser la question du tourment des familles dont les nuits demeurent sévèrement altérées, au gré de la survivance obstinée de l'image des leurs.

    Le problème est d'autant plus préoccupant que l'actualité autour de cette libération, actée certes en sourdine, a fini par s'extraire de la procédure voulue décente, sans tambour ni trompette, avant de tout de même parvenir à s'inviter dans la furie de la massification de l'information.

    S'est-on seulement soucié d'aménager l'incarcération de ces familles, en proie à cette douleur qui, sans crier gare, les accule parfois aux confins d'abattements autrement prégnants que ceux qu'aurait vécus cette jeune femme?

    Reste l'insolence de cette contingence en mesure de vous projeter le tableau d'une convergence inattendue, celle-là même qui mettrait en scène le cheminement de conserve ou le croisement de l'affranchie et d'un parent de disparu.

    Je souhaite à cette personne (désormais libérée de toute contrainte?) de méditer le sens du choix de ces disciplines jumelles pour mieux apprécier la sérieuse altération de l'histoire des familles éplorées, avant d'entreprendre de redéfinir le point de vue qu'elle se serait faite de la circonscription du malheur des familles des victimes.

    N'étant en rien comptable de ce dont leur fille se rendit coupable un soir de délire quasi mystique, les parents se sont certainement impliqués pour accompagner ce désir apparent de réorienter une vie qui, jadis, n'était que la douce et hasardeuse rêverie de gosse percluse de certitudes hautement nocives, quoi qu'aient pu penser ceux qui crurent bon de mettre cette vilenie sur le compte de l'immaturité. Mais la Société était là pour établir sa responsabilité.

    En réaction à "Florence Rey a été libérée", Libération, 25 juin 2009, Rubrique "Société"
















  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :